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Claire Delécluse, 47 ans, partage sa vie entre la sculpture et sa carrière dans un groupe pharmaceutique international.

Elève de Nicole Millet, Pendant 5 ans, elle consacre tout son temps libre à cette forme d’expression artistique.

Histoire d’une « double vie » originale ou s’entremêlent harmonieusement raison et passion, pragmatisme et imaginaire, racontée par l’Artiste :



Claire Delécluse, pourquoi devient-on sculpteur à 40 ans ?

Mon intérêt pour la sculpture n’est pas récent. Après bien des tergiversations, j’ai enfin rencontré la sculpture. Tout individu a besoin d’un mode d’expression pour s’épanouir. Pour moi, la sculpture est mon « langage », pour d’autres c’est la musique ou l’écriture.

Claire Delécluse, vous avez choisi de sculpter la terre. Pourquoi ce matériau ?

La terre est l’élément qui me correspond le mieux pour m’exprimer.

Il semble que j’ai aussi du talent pour le dessin la peinture, mais j’ai besoin de la troisième dimension comme pour dompter l’espace en quelque sorte. Dans ce contexte, la terre revêt des propriétés tactiles certaines, la création d’une nouvelle oeuvre apparaît, alors pour moi, comme une naissance. La terre va être modelée, mise en forme, contrairement à la pierre qu’il faut blesser.

J’aime le contact chaud, plein de rondeurs avec la terre, c’est un matériau vivant entre mes mains.

Justement, Claire Delécluse, la vie est, je crois, votre thème de prédilection, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi ce style de sculpture ?

Une sculpture n’est pas un objet comme les autres. On ne la choisit pas pour des raisons esthétiques ni techniques mais pour l’émotion qu’elle suscite.

Bien qu’une sculpture soit un objet, c’est aussi beaucoup plus. Tout d’abord, dans chaque oeuvre, il y a beaucoup de l’âme de l’artiste et je rappelle que dans le cas de la sculpture en terre, chaque oeuvre est unique. Pour moi la sculpture n’est pas un art statique.

Je ne sculpte pas de visage, ni de corps dans des positions lascives. J’essaie de capter un mouvement, une émotion, une expression de vie.

Dans cet esprit, pour donner encore plus de vie à l’œuvre, je réalise des fontaines d’où l’eau coule pour animer la statue. Je travaille les patines pour donner à mes sculptures des couleurs chaudes. Le rouge, le jaune, le bleu accentuent le relief de certaines pièces. Les sculpteurs sont un peu comme Gepetto, ils ont très envie de voir leurs créations prendre vie!

Claire Delécluse, quels sont vos projets de sculpteur ?

Oh! C’est une question très vaste. J’ai énormément de projets. Je suis au début de ma carrière de sculptrice.

Petit à petit mon appartement a disparu pour laisser place à mon atelier. Je suis environnée et sollicitée continuellement par mes Å“uvres en cours, inachevées qui trônent sur leurs selles, celles qui sèchent, celles qui attendent avec impatience une patine. J’ai constitué un environnement propice à l’inspiration et je m’y sens de mieux en mieux.

Dans l’avenir immédiat, je veux perfectionner ma technique. Vous savez, la sculpture ressemble à l’apprentissage d’une langue vivante, plus vous apprenez, plus vous pouvez dire de choses, mieux vous pouvez vous exprimer et plus vous prenez de plaisir à le faire.

J’ai aussi le projet d’aborder de nouveaux matériaux: le bronze qui est à la fois une suite logique au travail de la terre et un matériau parmi les plus nobles pour un sculpteur, une sorte de consécration.

Ce qui me paraît évident, c’est que la sculpture est partie intégrante de mes projets d’avenir. Il ne s’agit pas d’un passe-temps, il s’agit de ma vie.

Bien que timide, j’ai trouvé ma façon d’exprimer ce que je ressens, et ce mode d’expression n’a de sens, pour moi, qu’à travers le partage avec les autres lors des expositions. Se rencontrer autour d’une oeuvre est une récompense inestimable, pour un artiste.