Voici l'éditorial du Zine Zag #1,
lequel décrit bien l'approche éditoriale
de la revue ainsi que ses principales raisons d'être.

On ne peut se le cacher, au Québec les auteurs de bande dessinée souffrent d’un manque cruel de support pour diffuser leurs créations. Le Zine Zag, dans sa modestie présente de moyens, se veut d’abord une alternative à ce manque. Bien sur dans un premier temps sa venue ne peut, tout au plus, être considérée que comme un baume sur une plaie béante tant il y a à faire à ce niveau mais tout au moins ça évitera à certaines planches de dormir dans les placards, sort hélas trop souvent réservé à la production de plusieurs bédéistes québécois et parfois parmi les meilleurs.

Tout ce talent, toute cette imagination méritent d’être vus et d’être lus, la bande dessinée étant fondamentalement un art destiné à la diffusion. Pour l’heure, c’est ce que peut offrir le Zine Zag à nos créateurs, un support à la diffusion afin de les aider dans leurs efforts visant à atteindre une certaine reconnaissance.

«Et les lecteurs dans tout cela!» clameront certains. Loin d’être laissés pour compte, ils sont en fait la véritable raison d’exister du Zine Zag, car dans le processus de création d’une bande dessinée (comme d’un roman) il y a une sorte de volonté sous jacente de vouloir dire quelque chose à la société, allant du simple désir de raconter une petite histoire aux visions cauchemardesques les plus éclatées. Pour le Zine Zag, le meilleur moyen de favoriser ce désir de communiquer avec le lecteur c’est d’offrir à ce dernier un produit de qualité, de bons dessins, de bonnes histoires, un tout homogène dans la qualité, diversifié dans le style, ou tout un chacun saura y trouver son compte. Si le lecteur est heureux, l’auteur est heureux, car pour celui-ci, n’y a-t-il pas plus grande satisfaction que de voir son travail apprécié? Cette question sera toujours la priorité lorsque viendra le temps de sélectionner une bande dessinée devant être publiée dans le Zine Zag, cela sans pour autant négliger la présence occasionnelle de productions plus éclatées, à l’approche graphique et scénaristique plus audacieuse voir plus hallucinée, le talent et la qualité ayant plus d’un visage.

Sans plus tarder je vous invite à vous procurer avec le Zine Zag et ainsi découvrir ou apprécier le talent de nos auteurs québécois.

Bon voyage dans les arcanes de l’imaginaire...

Salvador Dallaire
novembre 1998